En 2021, près d’un français sur trois possède un chat selon Statista. 18% de ceux qui n’en ont pas ont pour projet d’en avoir un dans le futur. Ces boules de poils sont aujourd’hui plus de 14,2 millions en France, qui fait partie des trois pays d’Europe ayant la plus large population féline, se classant derrière la Russie et l’Allemagne. Ils n’ont pourtant pas toujours été très appréciés dans l’Histoire. Entre sorcellerie et vénération la vision des chats par l’humanité a changé du tout au tout entre les époques. Comment celui qui a longtemps été renié par la population française a donc réussi à regagner nos cœurs et devenir l’animal préféré des Français ? Voici un condensé de la relation humain-chat que nous vous proposons en suivant l’ordre chronologique.

Des chats vénérés dans l’Égypte Antique.

D’une part les chats ont été domestiqués pour la première fois il y a plus de 6000 ans. Ils étaient déjà présents dans l’Égypte Antique et étaient vénérés car ils étaient un symbole de protection dans la mythologie. En effet le chat était un acteur très important, puisque la déesse égyptienne Bastet, qui est la déesse de la fertilité, est représentée par un chat.

De plus, de multiples traditions existaient à leur égard. Par exemple lorsqu’ils décédaient, chaque membre de la famille avait pour devoir de se raser les sourcils en signe de deuil. Ils avaient une place tellement importante qu’ils avaient aussi le privilège d’être momifiés au même titre que les humains et étaient également sujets à des lois. Il n’était en effet pas permis de les contrarier ou les injurier.

On peut d’ailleurs relever deux étapes dans la domestication du chat. Comme évoqué précédemment, le chat était vénéré dans l’Égypte Antique. En revanche en Europe, il a pris une tout autre place à partir du VIIème siècle, à l’époque des Vikings. Ici ils étaient principalement reconnus pour leurs qualités de chasseurs. Ils traquaient les rongeurs présents sur les navires et permettaient également de tenir compagnies aux hommes.

Chats sorciers ?

En revanche la côte de popularité du chat a baissé considérablement pendant le Moyen-Âge en Europe (entre le Vème et le XVème siècle). Ces derniers ont effectivement longtemps été perçus comme des êtres maléfiques et ont été sujets à des accusations de sorcellerie, en particulier les chats noirs (notons que cette superstition est malheureusement encore répandue). Ainsi ils ont peu à peu été exterminés, et d’autant plus pendant la peste noire. Ils étaient accusés d’être à l’origine de cette pandémie. L’ironie du sort a fait que l’extermination des chats les a empêchés de chasser la réelle source de maladie, les rats. Cette pandémie a tout de même fait 25 millions de morts sur cinq ans, soit près de 50% de la population européenne de l’époque.

Réconciliation avec les chats

Les chats ont heureusement pu reprendre du poil de la bête grâce au roi Soleil. Ce dernier les affectionnait tout particulièrement et a rendu interdit leur meurtre, qui était devenu une tradition la veille de la Saint-Jean. Ils ont alors peu à peu repris leur symbole d’élégance perdu depuis bien longtemps. L’avancée de la science a ensuite permis de confirmer cette nouvelle vision positive du chat car Pasteur a réussi à démontrer l’existence des micro-organismes, les sorciers, par conséquent les chats, n’étaient pas à l’origine des maladies et qu’ils étaient à l’inverse un exemple de propreté et se lavaient tout seuls et régulièrement. Victor Hugo a lui aussi écrit à ce sujet et a affirmé que « Dieu a inventé le chat pour que l’homme ait un tigre à caresser chez lui ».

Les chats n’ont alors depuis cessé de prendre du galon dans le cœur des Français, et ont longtemps talonné les chiens dans la course de l’animal domestique favori. Les recherches ont avancé sur leurs bienfaits et la ronron thérapie a vu le jour, ce qui était inconcevable, surtout en 2017. De plus en 2017, 70% des possesseurs de chats estiment qu’ils ont réussi à les aider émotionnellement. Aujourd’hui outre sa douceur et son charisme, le chat fait réellement partie de notre vie, au même titre qu’un membre de la famille.