Pourquoi le chat est-il la star du street art?

par | Une vie de chat

Pourquoi le chat est-il la star du street art?

par | Une vie de chat

Art urbain, nom masculin, (de l’anglais street art, art de rue), ensemble des pratiques artistiques (affichage, inscriptions, etc.) qui visent à la production d’œuvres temporaires ayant pour cadre l’espace public (rues, façades, tunnels, transports en commun). Définition Larousse. Vous l’aurez compris, nous allons vous parler de street art ! Plus en détails, intéressons-nous au chat dans l’art urbain. Pour quelles raisons notre félin est-il la star des œuvres de rue ?

M. Chat, l’œuvre omniprésente

Quand on associe les mots street art et chat, on pense tout naturellement au personnage de M. Chat. Vous croyez ne pas le connaitre ? Si vous avez eu l’occasion de vous balader dans les rues de Paris, vous avez de grandes chances d’être tombé.e.s sur M. Chat. Ces œuvres sont extrêmement reconnaissables : il s’agit systématiquement d’un chat jaune, aux formes généreuses, qui arbore un énorme sourire communicatif. Ce félin jaune porte parfois une petite paire d’ailes blanches sur le dos. Il est généralement peint sur des pignons ou à d’autres endroits en hauteur (là où se promènent les matous de gouttière). Ok, si vous vous êtes baladé.e.s en regardant continuellement vos chaussures, c’est sûr que vous ne l’avez pas remarqué ! M. Chat est un personnage inventé par Thoma Vuille, en 1997, à Orléans. De nos jours, vous pouvez admirer ce célèbre chat jaune presque partout en Europe et même à New York ou Dakar.

Le chat est un symbole universel

Ce n’est pas un hasard si M. Chat est peint aux quatre coins de monde. En effet, le graffeur qui en a la paternité a choisi le chat pour sa symbolique universelle. Cette universalité s’applique aussi à la dimension temporelle, l’auteur considérant le chat : « comme incarnation signifiante de ce que dans l’Antiquité les anciens, les premiers égyptiens notamment, tenaient pour sacré, à savoir la vie. » (2015, Artistik Rezo). C’est également dans cette optique que Banksy, le plus célèbre des street artistes a illustré un félin. Il s’agit précisément d’un chaton portant un petit nœud papillon rose autour du cou et prenant une pose mignonne. Pourtant, le pochoir est réalisé au milieu d’un champ de ruines, à Gaza.

Banksy délaisse le rat pour le chat

Une fois n’est pas coutume, l’artiste britannique a délaissé son animal totem, le rat (censé représenté les congénères de l’artiste), pour un chat. Dans une vidéo postée sur son site internet, Banksy annonce : « je voulais révéler au grand jour la destruction de Gaza en postant des photos sur mon site, et sur Internet, les gens ne remarquent que les photos de chatons. » L’artiste utilise donc l’image universellement bien-aimée du chat pour détourner le regard du spectateur et l’inciter à prendre parti. Le chat, arme universelle de séduction ?

Le chat incarne la rue et la vie nocturne

La nuit, tous les chats sont gris. Ainsi, la vie nocturne rime souvent avec l’interdit. L’art du graff étant illégal dans l’espace public, il est, dès ses origines, réalisé de nuit. Les choses ont changé, cet art s’est démarginalisé et il est plutôt toléré. Toutefois, le graffeur Thoma Vuille (M. Chat) en a fait les frais, en écopant d’une condamnation, en octobre 2016, par le tribunal correctionnel de Paris. L’artiste Miss.Tic fut elle aussi condamnée à verser une amendede 4500 euros, par la cour d’appel de Paris, en janvier 2000, du fait de sa pratique du graff. Miss.Tic est une artiste urbaine parisienne et engagée. Elle débute en 1985, sur les murs des quartiers symboliques de Ménilmontant et de la Butte aux Cailles.

La liberté, trait d’union entre l’art et le chat ?

Les œuvres de Miss.Tic défendent la liberté, dans leur fond comme dans leur forme. En effet, elle a choisi la technique du pochoir car c’est un moyen d’impression rapide et efficace. De plus, le street art est, selon elle, un moyen d’expression direct et synthétique (bien que dorénavant elle demande la permission aux commerçants de graffer, suite à sa condamnation). Quant au message, Miss.Tic proclame la liberté et notamment celle des femmes, en jouant sur les stéréotypes de la femme séductrice. Ce n’est donc pas étonnant que l’artiste parisienne illustre parfois des chats. Le communiqué de presse de l’exposition « Chacun trouve son chat ! » où ont été montrées des œuvres de Miss.Tic, en octobre 2011 précise : « chat des villes, ombre portée sur le mur, félin qui se glisse dans la nuit pour parcourir son terrain de chasse. Il a du caractère, de la fantaisie, espiègle parfois, il a gardé son indépendance et son esprit de liberté. »

Nous avons identifié deux principales raisons qui pousseraient les artistes de rue à autant représenter nos compagnons à quatre pattes. D’une part, il y a la symbolique de l’universalité : les marqueurs de la silhouette du chat sont reconnaissables au premier coup d’œil et ce, depuis la nuit des temps. D’autre part, le félin incarne l’imaginaire de la vie nocturne et de la liberté. Si ses maîtres le laissent sortir, le chat est un animal des rues et des gouttières, c’est donc cohérent de le représenter dans le street art. Quoiqu’il en soit, le matou est largement utilisé par les graffeurs afin de faire passer leurs messages, aussi diverses soient-ils. Le chat : un commode support de « propagande » ou une véritable source d’inspiration, qu’en pensez-vous ?

 

Invite & Earn

X
Signup to start sharing your link
Signup
background banner image
loading gif

Available Coupon

X